Réduire ses impôts : plutôt PER ou Assurance-vie ?

Alors que le second tour de la présidentielle approche à grand pas, le pouvoir d’achat reste la préoccupation majeure des Français. En effet, d’après un sondage effectué par l’institut Elabe en mars dernier, 57% des personnes interrogées déclarent que le pouvoir d’achat est pour eux le thème le plus important de cette élection. Cette inquiétude s’entend particulièrement pour les retraités, qui perdent un pourcentage important de leur revenu suite au calcul de leur pension de retraite. Un travailleur non salarié perd en moyenne 41% de ses revenus arrivé à la retraite par exemple. Le gouvernement encourage à l’épargne retraite afin de soulager la Sécurité Sociale, alors que la proportion de retraités ne cesse d’augmenter par rapport à celle des actifs. Cependant, malgré l’introduction du PER avec la loi PACTE de 2019, l’assurance-vie demeure le placement financier préféré des Français.

 

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Si ces produits visent tous deux à maintenir un certain confort de vie en apportant au souscripteur un complément de retraite, leurs objectifs et surtout leurs modalités ne sont pas les mêmes, en particulier en ce qui concerne leur fiscalité. Auquel faut-il souscrire ?

 

À quoi servent exactement le PER et l’assurance vie ?

Premièrement, il est à noter que le PER n’est pas un contrat en lui-même. En effet, c’est une enveloppe regroupant le PER individuel, le PER entreprise ainsi que le PER collectif. Nous prendrons ici comme outil de comparaison le PERin, auquel vous souscrivez à titre personnel.


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Deuxièmement, si ces deux produits d’épargne ont en commun de vous permettre de compléter vos revenus, leurs caractéristiques ne sont pas les mêmes. Une des différences : leur souplesse pour les conditions de sortie. Avec l’assurance-vie, vous avez la possibilité de sortir vos capitaux investis à n’importe quel moment, ce qui est un atout majeur. Pour le PER, mis à part pour l’achat d’une résidence principale, qui sera imposée de manière spécifique, vous ne pouvez débloquer de façon anticipée vos capitaux qu’en cas de force majeure :

 

  • Décès du conjoint ou partenaire pacsé
  • Invalidité de 2e ou 3e catégorie selon la Sécurité Sociale du souscripteur, de son conjoint ou partenaire pacsé ainsi que de ses enfants
  • Surendettement
  • Cessation de l’activité professionnelle non salariée due à une liquidation judiciaire
  • Expiration des droits d’assurance chômage

 

En l’absence d’une de ces conditions remplie, il vous sera donc impossible de liquider votre plan avant votre départ à la retraite, le PER étant spécifiquement prévu à cet effet.

 

Quelle est la fiscalité au moment des versements ?

Il n’y pas d’avantage au moment des versements sur votre assurance-vie, ceux-ci étant effectués après imposition. À l’inverse, la fiscalité du PER s’avère être très profitable, d’autant plus si vous vous situez dans une tranche haute du barème progressif de l’IR. En effet, l’atout majeur du plan épargne retraite est que vous avez la possibilité de directement déduire de votre revenu imposable les versements volontaires que vous effectuez. Ainsi, vous obtenez une déduction d’impôt, plafonné de manière différente selon que vous soyez TNS ou non.

Pour les travailleurs non salariés, le plafond ou , est égal à la plus avantageuse des deux options :

 

  • soit 10% du bénéfice imposable de l’année N dans la limite de 8 fois le PASS, additionné à 15% de ce bénéfice compris entre 1 et 8 fois le PASS.
  • soit 10% du PASS de l’année N

 

Pour les salariés, fonctionnaires ou autre, le plafond sera égal à :

 

  • 10% de vos revenus professionnels de l’année N-1, nets d’impôt, et dans la limite de 8 fois le Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS) ; soit 32 909€
  • ou 10% du PASS de l’année N

 

Si vous êtes mariés ou pacsé et que vous faites une commune d’impôt, vos plafonds sont même regroupés ! Par ailleurs, lorsque vous n’atteignez pas le plafond fixé, vous avez un reliquat. Il est alors possible de reporter ce dernier sur les 3 années suivantes.

 

Il est également à noter que vous pouvez faire la demande de ne pas déduire vos versements volontaires de votre revenu imposable. Cela permet de profiter d’une fiscalité attractive non pas à l’entrée, mais à la sortie. Il est alors plus intéressant de prendre une assurance vie, notamment si vous êtes peu ou pas imposés.

 

Une imposition à la sortie qui varie selon votre TMI

La fiscalité au moment de la liquidation de votre capital retraite dépendra certes du montant de celui-ci, mais également de la différence de votre taux marginal d’imposition entre votre vie active et votre passage à la retraite. En effet, si les économies générées grâce à votre PER à l’entrée peuvent s’avérer importantes, l’imposition à la liquidation de votre plan n’est pas des moindres, permettant à l’État de récupérer une partie des fonds qu’il n’a pas perçu au moment des versements. Afin de ne pas reverser l’intégralité de l’argent économisé à l’entrée, il est préférable que votre TMI soit inférieur à la retraite par rapport à ce qu’il était au moment des versements. À l’inverse, si votre taux d’imposition ne diminue pas réellement, alors l’assurance-vie s’avérera plus avantageuse.

 

Quelle fiscalité à la sortie pour le PER ?

La sortie du PER dépend de la déductibilité choisie ou non choisie aux moments des versements. Nous prendrons ici le cas d’une fiscalité réduite à l’entrée pour la raison énoncée plus haut.

 

Vous avez le choix de quatre formes de liquidation de votre plan : en viagère, en rente certaine, en capital ou un mix des deux. L’imposition variera selon la forme choisie par le souscripteur dans son contrat.

 

  • Sous forme de rente viagère ou certaine, votre épargne sera taxée à l’IR, selon le régime des rentes à titre gratuit
  • Sous forme de capital, la part équivalente à vos versements sera assujettie à l’IR, mais libres de prélèvements sociaux, tandis que les plus-values seront soumises au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30%, dont 17,2% de prélèvements sociaux

 

Et pour l’assurance vie ?

L’imposition sur l’épargne déposée se fait au moment du rachat, partiel ou total, de l’assurance-vie. Seules les plus-values réalisées sont taxées, après un abattement fiscal annuel auquel vous avez droit de 4 600e, qui passe à 9200e si vous êtes marié ou pacsé et que votre contrat est vieux d’au moins 8 ans. L’imposition à laquelle seront assujettis vos intérêts dépendra aussi de l’antériorité de votre contrat au moment des retraits.

 

  • pour les contrats de moins de 8 ans, vous serez imposé au PFU, soit 30%
  • pour les contrats de 8 ans et plus, dont les intérêts sur vos capitaux n’excèdent pas 150 000e, vous serez imposé au prélèvement forfaitaire non libératoire de 7,5%
  • pour les contrats de 8 ans et plus, au-dessus de 150 000e, la part des intérêts sur vos capitaux excédant 150 000e sera taxée au PFU

 

Dans tous les cas, vos capitaux et vos intérêts seront imposables aux prélèvements sociaux à hauteur de 17,2%. Vous pouvez d’ailleurs demander à être taxé sur l’IR plutôt que le PFU, si votre TMI est inférieur à 30% et donc plus favorable.

les causes d'exonération des capitaux pour l'assurance vie

Dans le cas où vous retirez vos capitaux pour cause de licenciement, mise en retraite anticipée, invalidité de 2e ou 3e catégorie de la Sécurité Sociale ou cessation d’activité non salariée suite à une liquidation judiciaire, les produits sont exonérés jusqu’à l’année N+1 de l’intervenance de l’évènement. Cependant, excepté dans le cas d’une invalidité, les prélèvements sociaux s’appliquent toujours.

 

Il faut aussi savoir que si vous êtes en situation de handicap ou êtes parent d’une personne qui l’est, les contrats d’épargne handicap et de rente survie ont des fiscalités favorables qui leur sont propres.

 

Enfin, bien que l’assurance soit particulièrement appréciée par les Français, le PER présente des atouts fiscaux non négligeables. Néanmoins, s’il peut être des plus lucratifs au premier abord, il ne faut pas oublier de comparer les économies réalisées à l’entrée et l’imposition à la sortie, ainsi que de prendre en compte le changement de TMI entre le moment où vous cotisez et celui où vous percevez votre épargne. Précisément, dans certains cas l’assurance-vie pourrait être financièrement plus bénéfique. Avant tout, il faut retenir que les deux contrats n’ont pas les mêmes visées et qu’ils sont complémentaires, c’est pourquoi il est important de faire à un conseiller afin de déterminer quelle est la solution la plus adaptée à chacun.